Le Mystère de Mercure
I Introduction
Le 26
Février 1998,l' éclipse totale de soleil, visible heureusement
en Guadeloupe, où le ciel était dégagé,
nous a permis d' observer, au moment précis o ù la lune recouvrait
exactement le disque solaire, entre autres choses, la planéte Mercure
en plein jour, ce qui est rarissime, car on
ne peut l' apercevoir qu' à l' aube ou au crépuscule o ù
la luminosité de la voute céleste est trés diminuée
et puisqu' elle ne s' écarte jamais plus de 27° du Soleil. Cependant les appareils
utilisés ne nous ont permis de découvrir qu' un petit point
brillant qui manquait de détails révélateurs. C'est
pourtant sans doute alors ici, le moment de nous poser quelques questions
sur notre voisine qui restent jusqu'
à présent sans réponses.
II La genèse de l' affaire.
Mercure qui est la planète la plus proche
du Soleil est une planète bien étrange. Son diamètre
est voisin de 4960 km, donc elle est plus petite que Ganimède(5262km) un des satellites
de Jupiter ou que Titan (5150km) un des satellites de Saturne . Le cycle diurne dure plus de 176
de nos jours terrestres. La période exacte de rotation de Mercure
n' a été déterminée qu' à partir de 1965 à l'
aide d' ondes radar puissantes dirigées dans la direction de sa surface
et en mesurant les échos reçus . Elle dure 59 de nos jours et elle
est synchronisée avec sa période de révolution autour
du soleil qui est de 88 jours.
En fait lorsque la planète accomplit
deux révolutions autour du soleil, elle effectue trois tours sur
son axe. C' est pour cela qu' il faut près
de 176 jours pour qu' un point de la surface de
Mercure se retrouve exactement dans la même position par rapport au
Soleil. Si la période de rotation était comme la Lune, exactement
égale à sa période de révolution la planète
présenterait toujours la même face grillée au Soleil
tandis que l' autre face serait plongée dans la nuit glacée
éternelle. Cependant la température au sol pendant la journée
atteint tout de même 430°
C, tandis que pendant la nuit , elle frise les
-173° C.
Pour observer Mercure de nos jours, on aurait
pu utiliser le télescope spatial Hubble mais la lumière du
soleil trop proche de la planète risquerait d' endommager les instruments
très sensibles installés à son bord.
Pour percer les secrets de Mercure, il fallait
donc envoyer dans sa direction une sonde spatiale qui pourrait photographier
sa surface d' assez près. C' est ce que réalisa dans les années 1970, la sonde Mariner 10 qui frolla d'
abord Vénus puis bifurqua grace à l' atttraction gravitationnelle
de cette planète vers Mercure. La sonde visita ainsi Mercure le 29 Mars 1974, puis le
21 septembre 1974 et enfin le 16 Mars 1975 et a photographié ainsi les 40 pour 100 de la surface de cette planète sous la forme d' environ
2000 images avec une résolution voisine de 1,5 km, mais concernant une seule face de la planète. L' autre reste totalement
inconnue.
La densité de Mercure est voisine de
celle de la Terre, malgré son petit volume, ce qui laisse à
penser que cette planète possède un noyau de fer très volumineux
alors que la surface étudiée par Mariner10 est dépourvue
de fer. De même le champ magnétique
de Mercure est intense et vient après celui
de la Terre dans le cortège des planètes dites telluriques.
La surface de Mercure ressemble beaucoup à
celle de la Lune criblée de crevasses, mais avec des cratères
plus grands dont certains comme Caloris
mesurent près de 1300km de diamètre qui
semblent être d' origine météoritique. Cette surface
est aussi traversée de reliefs
linéaires surtout orientés suivant
quelques directions privilègées: exemples Nord/Sud, Nord/Est,Sud/Est etc...Il y existe aussi une atmosphère très ténue
(formée de faible quantités d' hydrogène, d' hélium
et d' oxygène avec quelque traces de sodium et de potassium) car
les molècules de gaz agitée par le très puissant vent
solaire ont des vitesses supérieures à celles qui devraient
les empécher d' échapper à l' attraction de la planète
et tout matériau volatil de Mercure va ainsi rapidement se perdre
dans l' espace. Cette atmosphère pourrait venir, pense-t-on, des
dernières substances volatiles primordiales emprisonnés dans
la croute, ou apportées par le passage ou la chute des comètes.
La trajectoire de Mercure est une ellipse très
étirée dont le point le plus rapproché du Soleil (le périhèlie)
est à 46 millions de km tandis que le plus éloigné
(aphèlie) est à 70 millions
de Km. D' ailleurs ce périhélie qui
se déplace d' environ 570
secondes d' arc par siècle et il a fallut
l'ingéniosité d' Einstein qui seul a pu expliquer en 1916 ce phénomène. Mercure étant très proche
du Soleil, la planète ressent les fameux effets relativistes liès à
la courbure de l' espace-temps et c' est pour cela que l' orbite de Mercure voit son axe, donc
aussi son périhèlie, faire un tour complet autour du soleil
en trois millions d' années.
Mais ce qui motive cet exposé est surtout
le fait que le 8 Aout 1991 les astronomes qui bénéficiaient ce jour là
d' une fenêtre remarquable
pour observer Mercure, puisque de plus, le Pôle Nord de cette
planète était légèrement
incliné vers la Terre. C' était alors
l' occasion révée qu' attendaient les chercheurs du Jet Proplusion Laboratory et du Californian Institut
of Technologie,
pour décrocher un puissant faisceau radar de 500000W du radio-télescope de Goldstone en Californie
vers Mercure. Le signal réfléchi sera alors capté par
27 antennes du Very Large Array, le remarquable réseau de télescopes
de 25 m chacun,
installé au Nouveau-Mexique.
C' est alors que les astronomes distinguèrent
au pôle Nord une calotte
ovale très brillante d' environ 640 x 300 km qui réfléchissait
ainsi les ondes radio.Plus tard le 23
Aout 91, une nouvelle salve radar confirme l' observation
precédente et bien que Mercure ait tourné d' une centaine
de degrés environ, la tache
était toujours là .
Voyez donc l'image ci-dessous:
Cette tache pouvait-elle être la signature radar d' une calotte glacière ? les chercheurs savent en effet que lorsque sa tempèrature
est suffisamment basse, la glace réfléchit fortement les ondes
radio, comme c' est le cas pour la
planète Mars où l' on pense que la
calotte glacière couvrant le Pôle Sud et qui est d' un blanc éclatant
est aussi couverte de glace. Mais nous l' avons dit pour Mercure, la tempèrature
peut monter jusqu' à 430° en présence du rayonnement solaire
et on ne voit pas comment cette
glace, même si elle venait de comètes, n' a pas depuis lors
été volatilisée dans l' espace sous l' effet du rayonnement
solaire qui n' épargne pas les pôles,
d' autant plus que Mariner 10 n'
avait rien détecté de cette glace
lors de son passage à proximité de Mercure. Les savants sont
donc très perplexes et échafaudent hypothèses sur hypothèses
pour résoudre cette énigme. Donc affaire à suivre...
III Conclusion
Les revues de vulgarisation en astronomie,
nous avait déclaré
alors, en 1992, qu' une nouvelle fenêtre
pour l' observation du pôle Nord de Mercure se présenterait en 1993 et aussi une
autre fenêtre pour le pôle
Sud en 1994 et qu' il fallait les attendre patiemment.
Ce qui est surprenant c' est que jusqu' à présent en en Mars 2000, rien n' a été dévoilé
au sujet des observations relatives à ces fenêtres.Pourquoi
ce silence? Nous attendons vivement les réponses...
Références: d' après
les articles de:
- Science et Vie
de Fev 1992
- Ciel et Espace
de Mars 1992
- Science et Vie Junior de Fev.1992
- Pour la Science de Dec. 1997.
Si vous voulez plonger dans d'autres mystères planétaires,
cliquez s.v.p sur les articles d'Artivision ci-dessous :
http://perso.
wanadoo.fr /artivision/docs/myslune.html
ou http://perso.
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ou http://perso.
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ou http://perso.
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ou http://perso.
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http://lheureux.free.fr
ou http://www.cryogen.com/heliord/
ou http://www.multimania.com/sapiens/
Article mis en page le 21/08/1998 et revu le 15/07/2001 puis le 16/05/05.
IDYLLE
Fred
fred.idylle@wanadoo.fr
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